Un an après Northvolt : un échec et une gestion scandaleuse

Il y a un an, le gouvernement du Québec annonçait fièrement un investissement massif de plusieurs milliards de dollars dans l’usine de batteries de Northvolt à Saint-Basile-le-Grand. Ce projet, qualifié de « coup de génie » par François Legault, était censé être l’équivalent moderne des barrages de la Baie-James, une initiative visionnaire pour faire du Québec un leader mondial de la transition énergétique.

Un an plus tard, le bilan est désastreux. Au lieu d’un succès, nous faisons face à une gestion scandaleuse des fonds publics et à un manque flagrant de vision pour l’avenir du Québec.

Le Québec a une riche tradition de projets ambitieux. Sous des leaders comme Jean Lesage et Robert Bourassa, la nationalisation de l’hydroélectricité n’était pas seulement un projet économique, mais un geste d’affirmation nationale. Ce genre de vision collective a transformé notre province en leader mondial de l’énergie propre, avec chaque dollar investi servant à enrichir notre économie et à assurer notre prospérité à long terme.

Le projet Northvolt, lui, trahit cet héritage. En investissant sans précautions dans une société étrangère, François Legault a ignoré les principes de nationalisme économique qui ont historiquement renforcé le Québec. Ce n’est pas ainsi que l’on bâtit l’avenir d’une nation.

Depuis un an, les problèmes autour de Northvolt s’accumulent, aggravés par de récentes révélations. Les médias suédois, comme Affärsvärlden, ont exposé des défaillances techniques dans l’usine mère à Skellefteå, où la technologie employée est déjà jugée obsolète. De plus, l’entreprise fait face à une grave crise de liquidités. Les médias québécois, comme La Presse, ont révélé que plus de 700 millions de dollars avaient déjà été versés, avec peu ou pas de garanties, et que près de 300 millions de plus pourraient suivre sous peu.

Le vrai scandale c’est la légèreté avec laquelle cette décision a été prise. Le gouvernement a engagé des milliards de fonds publics sans évaluer correctement les risques, tant sur la viabilité technologique que sur la santé financière de l’entreprise.

Une enquête publique indépendante s’impose

Face à cette gestion irresponsable, une enquête publique indépendante est nécessaire pour faire la lumière sur cette affaire. Les Québécois ont le droit de savoir: quelles ont été les vérifications effectuées pour valider la situation financière de la société et pour évaluer sa technologie et l’évolution probable du marché? Comme me l’a confié Christian Sandström, journaliste pour Affärsvärlden, dans une conversation que j’ai eue avec lui sur Northvolt, une vérification adéquate aurait révélé ces signaux d’alerte. Il est inacceptable qu’on ait ignoré ces indices au détriment des contribuables québécois. Nous avons droit à une transparence totale, et ceux qui ont mal géré ces fonds doivent en rendre compte.

Une autre vision pour le Québec

Cependant, critiquer ne suffit pas. Il est essentiel de proposer une nouvelle direction. Je défends un nationalisme économique pragmatique, qui mise sur nos talents, nos entreprises et notre savoir-faire. Investir des milliards dans une entreprise étrangère, dont le succès ne bénéficiera jamais directement au Québec, est une erreur.

Imaginez si ces 3 milliards de dollars avaient été investis dans 3 000 entreprises québécoises, chacune recevant un million pour innover, créer des emplois et conquérir les marchés mondiaux. Cela aurait renforcé notre économie locale, et peut-être même propulsé certaines entreprises québécoises vers le succès international.

Nos universités, nos centres de recherche, et l’expertise d’Hydro-Québec nous donnent déjà tous les outils pour devenir des leaders mondiaux dans les technologies vertes. Il est temps d’investir dans ce potentiel, ici, chez nous.

Le Québec mérite mieux

Le Québec mérite des projets audacieux, mais bien planifiés. Il mérite un gouvernement qui croit en ses citoyens et investit dans ses propres entreprises. Nous devons cesser de chercher des solutions à l’étranger et valoriser ce que nous avons chez nous.

Les Québécois ne peuvent plus se permettre des erreurs aussi coûteuses que celle de Northvolt. Nous devons regarder vers l’avenir avec à la fois audace et prudence. Je crois en un Québec capable de briller sur la scène internationale en s’appuyant sur ses propres forces.

Aujourd’hui, je m’engage à offrir cette vision : un Québec fort, nationaliste et prospère, tourné vers l’avenir avec confiance.

 

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